Cérémonie pour rendre hommage à Colette Cimon
Atteinte mortellement par un projectile d'arme à feu, il y a 16 ans, Colette Cimon est non seulement la 19e femme en l'honneur de qui une silhouette est dévoilée en marge du projet "Une témoin silencieuse" du Nouveau-Brunswick, mais également la première femme du Nord-Ouest et en provenance d'une réserve autochtone.
Rassemblées au Centre récréatif de la Première nation malécite du Madawaska, le mercredi 8 avril, plus d'une centaine de personnes ont assisté à la présentation de cette silhouette et vécu une foule d'émotions. Soulignons que Mme Cimon est décédée le 24 janvier 1993, à l'âge de 39 ans.
Sur la silhouette en l'honneur de Mme Cimon, on rappelle les circonstances de son décès et de celui de son conjoint. Tous deux ont été "atteints mortellement d'un projectile d'arme à feu. L'homme qui a fait feu entretenait, à l'égard de Colette, un amour obsessionnel, quoiqu'il n'y ait jamais eu de relation amoureuse entre eux."
Cérémonie marquée par l'espoir...
Infirmière de la réserve malécite du Madawaska, Janelle Grondin a rappelé que depuis son départ, Colette Cimon a laissé un grand vide dans sa communauté. "Ce soir, nous écrivons une page d'histoire contre la violence faite aux femmes."
Suivant la tenue d'une cérémonie autochtone, la chef du conseil de bande la Première nation malécite du Madawaska, Joanna Bernard, a insisté sur le fait qu'elle appuie les efforts déployés dans la lutte contre la violence faite aux femmes et livré un message d'espoir aux proches de Colette Cimon. "En dévoilant une silhouette en son honneur, nous souhaitons transformer les souffrances en quelque chose de positif et de bien."
Parmi les autres dignitaires présents, on comptait le député fédéral de Madawaska-Restigouche, Jean-Claude D'Amours ; la députée d'Edmundston-Saint-Basile, Madeleine Dubé, ainsi que la directrice de l'Escale MadaVic, Charlotte Côté. Cette dernière a souligné la collaboration de la famille Cimon dans la réalisation de ce projet.
la députée d'Edmundston-Saint-Basile, Madeleine Dubé
Membre du comité "Une témoin silencieuse", Wendy Johnston indique que les objectifs de projets sont de faire naître l'espoir, de guérir et de mettre fin à la violence familiale. "Chaque silhouette de cette exposition itinérante représente une Néo- Brunswickoise assassinée par son conjoint, son partenaire ou une connaissance intime, explique- t-elle. Puisque ces femmes sont incapables de parler, on appelle leurs silhouettes des témoins silencieuses. Bref, nous redonnons une voix à ces femmes." Ensuite, Mme Johnston a remis un châle fabriqué à la main à un membre de la famille de Mme Cimon. "À nos yeux, le châle symbolise le réconfort que nous souhaitons apporter aux familles."
Durant la soirée, l'une des sœurs de Mme Cimon, Aurore Cimon, a lu un poème dans lequel on pouvait déceler un message d'espoir, alors qu'une amie, Cathy Bernard, a confié que Colette Cimon sera toujours dans son cœur et dans sa vie. Une autre sœur de la disparue, Francine Cimon, a interprété le chant du projet "Une témoin silencieuse", "Je défierai la pluie".
Francine Cimon, a interprété le chant du projet "Une témoin silencieuse", "Je défierai la pluie".
Finalement, le dévoilement de la silhouette a été fait par des proches de Colette Cimon, soit Jean- Guy Cimon et Lise Cimon Bouchard. Sur la plaque installée sur la silhouette, on retrouve également des renseignements sur la personne qu'elle était. "C'était une personne douce et sensible. Elle savait écouter les autres et avait un cœur grand comme le monde, affirme M. Cimon. (...) Nous allons toujours nous rappeler de Colette comme d'un rayon de soleil."
Cette soirée spéciale s'est terminée avec des chants et la projection d'un diaporama consacrée à Mme Cimon. Visiblement ému, M. Cimon a confié que cet événement n'a pas été sans rappeler de souvenirs à la famille. "En plus de souhaiter que notre famille demeure unie, malgré les difficultés, je suis persuadé que Colette serait heureuse du dévoilement d'une silhouette en son honneur et de savoir qu'elle participera à la lutte contre la violence. D'ailleurs, je suis convaincu qu'elle était avec nous", conclut-il.